Le patois… mais quel patois ?

Au contact des gens qui pratiquent un dialecte jurassien, on entend souvent « les Ajoulots ne parlent pas tout à fait comme nous » ou « on entend tout de suite que c’est un Vâdais ». En effet, le patois jurassien peut être séparé en plusieurs régions linguistiques en fonction de la façon dont certains mots y sont prononcés.

Mots utilisés la réalisation de la carte

  • clé : chê ~ çhê ~ syê
  • garder : va‑ ~ voi‑ ; ‑dê ~ ‑djê ~ ‑rdê
  • jour : djo ~ djoué
  • léger : la(r)djîe ~ loi(r)djîe
  • lire : lére/yére ~ yeûre
  • oiseau : ôzé ~ ôjé/oûejé
  • soie : san ~ sôe/soûe
  • trois : trâ ~ trôe ~ troi

Les variantes de ces mots sont reprises d’un dossier de cartes de Robert Jolidon.

Visionner la répartition géographique de chaque mot

Proposition de répartition en domaines dialectaux

Ces domaines dialectaux ont été définis à partir de la carte ci-dessous, qui représente une synthèses des frontières de prononciation (isoglosses).

Bien entendu, d’autres critères ajouteraient d’autres frontières et dessineraient des régions légèrement différentes (par exemple « bouteille » : botèye ~ botaye ~ botoiye ou « voudrais » : vorô ~ vouérô, voire des variantes plus instables, comme « porc » : pôe ~ poûe, « fer » : fée ~ fîe ou « pouce » : peûsse ~ pûesse).

On peut cependant remarquer que les limites correspondent souvent à des (anciennes) régions historiques (voyez par exemple l’épais faisceau d’isoglosses entre la Courtine et les Franches-Montagnes) ou à des zones géographiques (Clos du Doubs, Haut-Plateau etc.).

Il reste important à rappeler que ces lignes sont une représentation idéaliste, et que même au sein d’un même village, voire chez un même individu, on trouve des variations !