Bourrignon

  • Hubert Ackermann (16.02.1949)

    Enquête à Pleigne le 6 janvier 2025 (75 ans).

    D’une famille de Mümliswil (SO) établie dans le Jura depuis le xviie siècle, Hubert a grandi à Bourrignon. Il a ensuite emménagé à Pleigne, où il était instituteur du village. Il a été également officier d’état civil et politicien.

    Il ne parlait pas patois à la maison, mais l’a entendu dans la ferme-restaurant de ses grands-parents de Bourrignon, où ces derniers et leurs clients âgés ne parlaient que patois. Il a commencé à le pratiquer en tant que metteur en scène de pièces de théâtre en patois à Pleigne ainsi que président de la fête fédérale des patois. Le patois est pour lui avant tout une ambiance et une langue de l’amusement.

    Je m’appelle Hubert Ackermann, je viens de Bourrignon dans le canton du Jura, j’ai septante-cinq ans – c’est vieux hein déjà ! Je suis à Pleigne depuis cinquante ans, j’étais le régent du village, j’avais – des élèves de dix à quinze ans, une trentaine. J’ai aimé mon métier. J’ai essayé – j’ai fait aussi – tout plein de politique, j’ai été maire du village, aussi député, président du Parlement jurassien. J’ai été aussi écrivain, officier de l’état civil, j’ai marié bien des gens. J’ai – qu’est-ce que j’ai encore fait – j’ai une famille avec quatre garçons et maintenant onze – petits-enfants, six filles et cinq garçons. Je n’en ai aucun dans le Jura, ils sont tous dans ce canton de Vaud, Neuchâtel ou bien Berne. Ils viennent souvent en vacances, pour notre plaisir. Ma femme s’appelle Suzanne et puis c’est une excellente cuisinière, j’ai eu beaucoup de chance avec elle et puis je vais poursuivre dans le dernier quart de ma vie avec la paix, la santé et puis le plaisir de rencontrer des gens. Ah, j’ai appris le patois avec mes grands-parents qui parlent le patois entre eux, tout plein. Mais j’ai aussi beaucoup de plaisir dans la famille, avec ma grand-mère, avec mon grand-père, et puis – je suis quelqu’un de convivial, j’aime parler, j’aime rencontrer des gens, je ne peux me replier sur moi. Donc, quelqu’un qui me parle patois, je lui réponds en patois, quelqu’un qui me parle en allemand, je lui réponds, si je peux, en allemand. Je veux – je trouve que – quelque langue que l’on parle, il faut parler, il faut rencontrer les autres. Et puis cela, toutes générations confondues. Donc – c’est mon plaisir, moi, de partager.