Lajoux

Agnès Surdez (14.01.1956)

Enquête à Lajoux le 17 février 2025 (69 ans).

Originaire du Peuchapatte (Muriaux), Agnès grandit au Peu-Girard (Les Breuleux) puis déménage dans la Courtine. Elle a été institutrice et a également enseigné le patois, activité qu’elle continue à pratiquer avec engouement. Elle parle également allemand et espagnol.

Bien qu’elle conserve quelques souvenirs du patois de sa mère durant sa jeunesse, son intérêt pour cette langue s’est éveillé en 1992, à l’occasion d’un passage dans les écoles de quelques locuteurs et locutrices. Elle a ensuite appris le parler de la Courtine auprès de Norbert Brahier et de sa mère afin de le transmettre aux enfants de la région.

Eh bien, je m’appelle Agnès Surdez – je viens d’une ferme du Peu-Girard – dans la commune des Breuleux – et puis je parle le – j’ai appris le patois un peu tard – en dix-neuf cent nonante-deux avec ma mère qui parlait le patois de la Courtine et puis le Norbert Brahier qui parlait aussi le patois de la Courtine. Alors – j’ai appris un peu le patois et puis maintenant, je donne des cours de patois à l’école.

Danielle Miserez (‑Miserez, 02.10.1943)

Enquête à Lajoux les 4 et 5 janvier 2025 (81 ans).

Originaire de Lajoux, Danielle a également habité à Genève, à Zurich et au Noirmont. Formée comme employée de commerce, elle a avant tout consacré sa vie à sa famille et à divers travaux associatifs. Elle parle également l’allemand et le suisse allemand.

Si elle se souvient entendre ses grands-parents de Lajoux parler le patois, on lui a longtemps dit que cette langue ne lui apporterait rien et qu’elle devait se concentrer sur la bonne pratique du français. C’est seulement depuis l’âge de 40 ans qu’elle s’est mise à apprendre à l’écrire et le parler. Elle se sent comme missionnée de permettre la diffusion et la conservation de cette langue de cœur et d’autrefois.

Eh bien, je m’appelle Danielle Miserez, je viens de Lajoux dans la Courtine de Bellelay. Cela fait que je parle le patois de Moutier, parce que nous avons toujours été du côté de Moutier – du temps du canton de Berne, et puis ce n’est pas le patois taignon, c’est un peu le vadais, mais c’est surtout le patois – du côté de Moutier. Je l’ai appris en entendant les vieilles gens. Il y avait chez moi mes deux grands-parents, qui parlaient entre eux tout patois, mais à moi ils m’ont toujours parlé français. Mes parents m’ont jamais parlé patois, mais je l’ai entendu de mes deux grands-parents avec – encore – d’autres gens de leur âge qui venaient et puis qui parlaient entre eux et puis de choses de politique, de toutes sortes de choses et puis moi j’écoutais cela.